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Le quotidien espagnol La Vanguardia, basé à Barcelone, a annoncé jeudi 14 novembre qu’il ne publierait plus de contenus sur X (ex-Twitter), la plateforme d’Elon Musk devenue, selon le journal « un réseau de désinformation », au lendemain d’une annonce similaire du quotidien britannique The Guardian.
« L’ex-Twitter rend viraux des messages qui portent atteinte aux droits humains », accuse le journal dans un éditorial, dans lequel il assure qu’il continuera toutefois à suivre sur le réseau social les comptes de personnalités, d’entreprises ou de personnalités pour « pouvoir informer ponctuellement ses lecteurs de messages ou de débats qui peuvent y être échangés ou y avoir lieu ». « Les responsables du journal ont expliqué qu’ils étaient inquiets depuis longtemps, car les théories du complot et le mépris des droits de l’homme sont très présents sur X. Le facteur qui a fini par les décider à quitter le réseau social a été la couverture des élections présidentielles aux Etats-Unis », poursuit le texte.
A l’issue de l’élection qu’il a remporté le 5 novembre, Donald Trump a annoncé son intention de nommer le patron de X, Elon Musk, à la tête d’une commission chargée de tailler dans la dépense publique, conjointement avec l’homme d’affaires républicain Vivek Ramaswamy. « X s’est empli depuis l’arrivée d’Elon Musk de contenus toxiques (…) de façon de plus en plus marquée », fustige encore La Vanguardia. « Ce réseau social s’est transformé en une plateforme sur laquelle les théories conspirationnistes et la désinformation trouvent une caisse de résonance ».
Dans un court article publié mercredi, le Guardian, quotidien britannique aux 10,8 millions d’abonnés sur X, avait annoncé prendre la même décision. « Nous pensons que les bénéfices à rester sur X sont désormais moins importants que les inconvénients, et que nos ressources pourraient être mieux utilisées à promouvoir notre journalisme ailleurs », avait expliqué le journal, « X est une plateforme toxique et son propriétaire, Elon Musk, l’a utilisée afin d’influencer le débat public ».
S’il cesse de s’en servir, le quotidien ne semble toutefois pas, pour l’heure, décidé à fermer définitivement son compte X. Il ne s’est pas non plus exprimé quant à la possibilité, pour ses journalistes, de continuer à envoyer des messages sur le réseau à titre individuel. « Nos journalistes continueront toutefois à se servir de ce site pour collecter des informations, de la même façon qu’ils utilisent d’autres réseaux sociaux sur lesquels le Guardian n’est pas officiellement présent », précisait néanmoins l’article.
Le Guardian compte par ailleurs 8,9 millions d’abonnés sur Facebook, 5,8 millions d’abonnés sur Instagram, 2,3 millions sur YouTube et 19 000 sur Mastodon, plateforme dont l’approche est similaire à celle de X.
Les deux journaux ne sont pas les premiers à prendre une telle décision. Avant eux, d’autres titres, comme la Sveriges Radio, la radio publique suédoise, ou les médias américains NPR et PBS, ont choisi de se distancier de la plateforme et de cesser de publier. Depuis le 12 avril 2023, le compte officiel de la radio NPR affiche ainsi un message expliquant aux lecteurs comment continuer à suivre son travail en dehors de la plateforme d’Elon Musk. A l’époque, alors que le milliardaire n’avait pas encore révélé ouvertement ses positions pro-Trump, il s’agissait de protester contre les nouvelles règles d’étiquetage des comptes de médias sur le réseau social.
Le propriétaire de Tesla, SpaceX et X, n’a jamais caché son animosité envers le monde médiatique. Dès 2018, mécontent du traitement réservé à son entreprise de voitures électriques après la publication d’une enquête, il évoquait l’idée de lancer un service de notation des médias et des journalistes.
Cette défiance s’est largement accentuée depuis qu’il est devenu patron du réseau social : ralentissement de l’affichage de certains sites (notamment celui du New York Times), modification de la façon dont s’affichent les liens pointant vers les sites de presse, réponse automatique aux médias par un e-mail avec un simple émoji (💩), publication obsessionnelle de messages affirmant que les médias traditionnels « mentent » au public… Mercredi encore, en réponse à un compte X se réjouissant de la baisse des audiences de certaines chaînes de télévision américaines depuis l’élection de Donald Trump, Elon Musk répondait : « Vous êtes les médias à présent. »
Le Monde
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